En fin d’année 2019, le monde assiste à l’avènement d’un nouveau virus dans le registre des maladies en Chine, le coronavirus. A l’instar de ce pays qui aujourd’hui a pu contenir et briser la chaîne de contamination, d’autres pays dans le monde doit faire face à cette menace, la Côte d’Ivoire y compris. On assiste alors à un autre de comportement, de pensées et sentiments. KOUAKOU N’Guettia Parfait  psychologue clinicien essayé d’éclairer la lanterne de la population sur certains thèmes tels que la psychose, la peur… Il prodigue également des conseils pour vivre au mieux cette période à la fois angoissante et stressante.

Depuis l’apparition des premiers cas en Côte d’Ivoire, l’on a eu droit a l’utilisation des groupes de mots comme ‘‘ créer la psychose’’. Il faudrait surtout comprendre le sens réel de ce terme et l’utiliser à bon escient tout en ayant une notion des autres mots afférents au vécu des ivoiriens.

La psychose, la peur, l’anxiété, l’angoisse

En Psychologie, la psychose est une maladie mentale grave qui provoque des troubles sévères tels que des pertes de contact avec la réalité, des idées irrationnelles. La personne malade ne sait pas, ou plus ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.

Pour le sens commun quand on parle de psychose on fait allusion à la panique  ou encore une obsession collective ou encore quelque chose qui nous hante souvent de façon démesuré.

Il faut savoir que la psychose est bien différente de la peur. Cette dernière est un état émotionnel stressant dans une situation de menace ou de danger physique ou psychologique. Ce sentiment peut être  accompagné de réactions physiologiques.

Et tout comme la peur, l’anxiété est un état émotionnel de tension nerveuse. Elle subvient généralement dans l’attente d’un évènement. Elle devient pathologique lorsqu’elle réapparait de façon chronique sans une véritable raison lié soit au passé soit au présent. Quant à l’angoisse, Sigmund Freud la définit comme une peur devant un danger qui reste inconnu, indéterminé qui vient le plus souvent de l’intérieur de soi.

Ainsi ces notions définies, essayons de recadrer avec la situation dans notre population.  Et l’état d’esprit aujourd’hui de la population aussi bien sous nos cieux et d’autres reste la psychose selon le sens commun.

La psychose dans la population liée au coronavirus

La psychose du sens commun est alimentée par le fait que les individus se projettent dans l’avenir avec des projets.  Mais ces projets sont menacés par le coronavirus qui devient une barrière à leur réalisation. Ainsi, l’idée de mort est presente au quotidien dans la vie de tous les jours. Le coronavirus devient une menace dans la vie des hommes et l’homme est impuissant face à lui. On vit dorenavant avec la mort qui paraissait lointaine mais aujourd’hui c’est une réalité présente sur laquelle l’on ne peut agir.

Il faut savoir cet état d’alerte permanent peut agir sur la santé mentale et plusieurs symptômes tels que le stress, la fatigue émotionnelle,  l’insomnie,  la depression,  les troubles de l’humeur peuvent faire leur apparition.

L’état mental des personnes déclarées positives et leur famille

Contrairement aux maladies chroniques, le coronavirus  fait beaucoup de victimes et la déclaration de positivité reactive l’idée de mort.  Dans un tel cas il faudrait déjà preparer la personne à l’annonce et lui montrer qu’est ce qui est faisable pour elle. De plus, le sujet malade doit positiver et suivre les prescriptions medicales et se projeter vers l’avenir, parce que, lorsque la bataille psychologique est perdue, l’espoir ne peut avoir sa place. Trouver une bonne raison de vivre, fera que le patient va lutter. Il n’y aura pas d’interaction or nous savons que bien que notre société soit en mutation, les relations sociales protègent des troubles mentaux et aussi du mal être.  Un accompagnement de ces personnes serait idéal. Pour les familles de ces personnes mis en isolement le moral sera forcement au plus bas, Il serait bon qu’il y ait des lignes d’écoute  et des espaces de soutien pour les familles des personnes souffrant de la pandémie.

 L’importance du respect des recommandations

Les recommandations données et à respecter sont pour briser les chaînes de contamination. Mais, on peut constater que beaucoup d’entres elles sont respectées. Il faut comprendre que la difficulté réside dans le fait que nous avons une société dans laquelle la distance sociale est mal perçue, donc voir une connaissance ou un parent et ne le pas lui serrer la main ou lui faire une accolade est mal perçu.

Je remercie l’effort de traduire la prevention dans nos différentes langues maternelles mais aujourd’hui encore les rumeurs continuent et aussi la sensibilisation n’est pas renforcée car tout le monde n’a pas accès à internet ou aux medias.

Pour le moment les mesures ne sont pas encore drastiques comme dans certains pays. Nous pouvons encore vaquer pour la plus part à nos occupations alors il faut le faire en respectant les règles d’hygiène prescrites par le gouvernement, en faire une habitude et aussi trouver des moyens de pouvoir s’occuper et occuper nos enfants pendant le couvre feu. Ce sera le moment de se recréer les relations en famille

 En tant que psychologue, j’appelle la population au respect des règles afin de freiner l’avancée de la pandémie. Chacun de nous devra dire que le corona ne passera pas par moi et dans sa vie de tous les jours s’y mettre et veillez à ce que son entourage en fasse de même car c’est ensemble que nous vaincrons cette pandémie.

Ramatou Sidibé, journaliste, blogueuse